86/ Une rencontre surprenante.

Vendredi 1 Février

A 8h30 nous sommes levés, il y a quelques gouttes de pluie ce matin mais le ciel semble déjà se dégager. Nous partons pour 30 minutes de route et nous arrivons aux portes du state park de Katchner Caverns. La dame à la barrière habituellement très agréable ( et les monsieurs aussi normalement) n’est pas très souriante de premier abord. Nous pensions qu’elle allait se dérider en parlant malgré son âge avancé mais nous avons affaire là à une vieille chouette renfrognée. Elle nous demande si nous avons réservé pour visiter la grotte. On lui répond que non alors elle nous dit que ce n’est pas sûr qu’il y est de la disponibilité pour aujourd’hui. Elle nous dit que nous aurions dû réserver au moins 24h à l’avance et tout se fait sur le site web. Elle nous propose néanmoins l’entrée dans le parc à 7$ qui présente un petit musée et d’aller nous renseigner au guichet si éventuellement il reste de la place. Nous lui expliquons que nous ne voulons pas rentrer si nous ne pouvons pas avoir de place pour la visite et que nous reviendrons lorsque nous aurons réservé nos places. Elle à l’air agacé, ne sourit toujours pas et c’est limite si elle n’a pas un écriteau nous disant d’aller nous faire voir. Finalement nous repartons, inutile de vous dire qu’elle ne nous fera pas de grands signes pour nous dire au revoir.

Mais nous n’allons pas bien loin. Juste à un mètre de la porte du parc. Nous prenons la brochure qu’elle nous a donné et nous appelons l’accueil du parc. Nous leur demandons alors si il reste de la place aujourd’hui pour visiter la cavernes et on nous répond que cela est possible pour 13h.

Nous faisons demi-tour et nous nous empressons d’aller revoir notre copine qui nous manquait déjà cruellement.

Comme on pouvait s’y attendre, le sourire n’est toujours pas là, nous pensions tout de même qu’elle serait ravie de nous revoir. David lui dit qu’avec un sourire ça fait mieux, elle le regarde un quart de seconde mais ne semble pas vouloir être plaisante. Elle nous donne alors notre ticket puis nous explique les consignes strictes pour aller dans la caverne. Je l’aurai bien vu dans l’armée elle, a donné des ordres avec une gueule de malaimable. En tout cas elle a l’air de prendre son pied à nous donner des ordres.

Nous nous garons alors quelques mètres plus loin sur un grand parking réservé pour les campings car. Il n’y a pas foule et cerise sur le gateau il y a de grands robinets d’eau pour que l’on puisse recharger notre Franklin pour que l’on sente bon. David ne perd alors pas une seconde pour recharger notre cuve.

Nous nous rendons ensuite au visiteur center où nous achèterons nos tickets pour le tour guidé. Il propose trois tours différents, dans des cavernes différentes. Pour nous, nous n’aurons pas le choix car Mélissa n’ayant pas 7 ans nous ne pouvons pas faire les autres cavernes. Nous sommes tout de même ravis car c’est moins long que les autres et la dame nous dit que c’est néanmoins la plus complète en termes d’explications relatives aux grottes.

Il est un peu plus de 11h, nous profitons alors du petit musée. Nous apprenons plein de termes sur les grottes (stalactites, stalagmites, hélictites, les bactéries), sur les animaux particulièrement les chauves-souris. En parlant de ses dernières nous sommes un peu déçus de ne pas pouvoir les voir. A cette période de l’année elles ont migré au Mexique car pour elles, il fait trop froid. Elles reviendront un peu avant l’été.

Nous allons manger dans le camping-car avant la visite, nous en profitons pour bien répéter les consignes aux enfants enfin surtout LA consigne primordiale : ne rien TOUCHER. Interdit de toucher !!! Ils nous expliquent bien que nous avons des bactéries sur notre corps qui risquerait de détruire la propre flore bactérienne de la cave. Sur le lieu de rendez-vous, nous faisons connaissance avec notre guide. Il nous racontera quelques généralités avant de monter dans un petit train voiturettes qui nous amènera quelques mètres plus loin aux portes de la caverne.

Nous avons le droit une fois de plus aux consignes puis nous rentrons. Le mec ouvre une grande porte bien hermétique puis nous fait encore passer dans un deuxième sas après nous avoir prévenu que nous allions passer dans un couloir avec un brumisateur. Lorsqu’il ouvre cette deuxième porte nous sentons tout de suite la chaleur humide, nous la respirons et c’est un peu dérangeant au début. Nous avons l’impression d’être dans une forêt tropicale mais l’odeur ressemble plus à celle d’une vieille cave. Il ouvre alors une troisième porte et nous arrivons dans la caverne. Il y fait sombre, normal mais des petites lumières viennent s’allumer automatiquement lorsque l’on arrive. L’ambiance est tamisée et la sensation d’être enfermée au départ est un peu dérangeante. Damien me dit alors tu ne risques rien tu es avec tes enfants. Ce n’est pas faux, et puis le fait de me dire ça, m’amène à arrêter de me focaliser sur moi. Et du coup penser à mes enfants présents également dans ce lieu m’aide beaucoup. La grotte au début n’est pas si sensationnelle que ça. Il est vrai qu’elle est très grande mais nous serons plus impressionnés lorsque nous accèderons à l’autre partie.

Notre tour s’appelle le Rotunda/ Throne Tour. Nous voyons alors le chemin d’origine que les chercheurs ont emprunté lorsqu’ils ont découvert la grotte, toutes les différentes formations de calcaire ainsi que la plus large colonne de l’Arizona. Puis nous nous asseyons tous sur des bancs. Nous dominons la grotte et le spectacle commence. Nous avons le droit à des jeux de lumières qui eclairent les différentes formations accompagnés d’une petit musique.

Ça y est la visite est terminée.

Nous rentrons au camping-car où nous ferons tous une petit sieste, il y en a un qui ronfle dur !!

Nous retournerons ensuite à l’accueil pour récolter nos badges de junior ranger, nous visionnerons un petit film sur l’histoire de la grotte puis nous profiterons de l’eau qui nous est offerte pour nous laver, faire la vaisselle. Le must du must c’est qu’ils ont une dump station juste à côté car il y a un camping dans le parc !!

Nous retournons dormir au même endroit qu’hier.

Samedi 2 février

Le temps est un peu couvert mais les températures restent douces. Mélissa boit son premier « café » (car c’est du décaféiné) au lait.

Nous arrivons dans une petite ville nommée Tombstone. On se croirait à l’époque des cow boys. La rue principale est piétonne, tous les magasins sont restés comme à l’époque. On se croirait dans un vrai western. Cette ville est remplie d’histoire mais surtout un des plus meurtriers affrontements entre l’équipe du shérif et les truands. La bataille d’OK Corral. Nous rentrons dans quelques magasins où ils vendent une multitude d’articles tels des bottes, des ceintures, des chapeaux, des couteaux, des armes, des selles……

Après une petite vidéo conférence avec mes parents, Philippe et Sonia, nous allons visiter le tribunal construit en 1882. Ce musée retrace l’histoire de sa construction. Nous pouvons voir aussi des photos de quelques familles qui vivaient là à l’époque. Et bien sur tout une salle sur le fameux affrontement à OK Corral. Nous verrons également l’échafaud dans la cour du tribunal où certains condamnés furent pendus.

Nous rentrerons au camping-car prendre un petit goûter puis David et les enfants iront refaire un tour dans la ville pendant que je trie un peu les photos. Lorsqu’ils reviendront ils me raconteront qu’ils ont rencontré un cow boy français qui vient du Mans. Il a acheté une maison près de Tombstone avec des chevaux. Il propose des balades à cheval pour tout type de niveau. Nous sommes alors curieux de connaitre les tarifs et David qui a échangé son facebook lui envoie un message. Il nous répond alors que c’est 200€ la journée par cavalier.

Nous lui faisons alors savoir que pour les enfants, une journée c’est beaucoup trop. S’en suive une série de messages pour finalement savoir qu’il se trouve toujours à Tombstone, nous décidons alors de l’inviter pour discuter. Bon c’est un peu la panique car il y a quelques trucs qui trainent dans le camping-car alors tout le monde se presse pour ranger et faire place nette (enfin presque) pour notre invité. Quelques minutes plus tard il est là à discuter avec nous. L’échange est sympa, il repart deux bonnes heures plus tard. On dit au revoir au cow boy avec ses bottes …d’éperons, la chemise wrangler, le jean et le chapeau bien typique.

Les enfants sont comme des fous, ils rêvent de monter à cheval. Tant pis !! ça ne sera pas pour cette fois !! On leur explique qu’ils ont tout leur temps pour le faire mais c’est difficile de comprendre ça lorsque l’on est enfant.

Finalement nous restons dormir sur le parking où nous sommes restés la journée.

Dimanche 3 Février

Nous nous réveillons avec un message de Bruno qui nous propose de venir le voir chez lui pour lui rendre visite et pouvoir éventuellement laisser les enfants monter à cheval. Nous lui répondons alors que nous pouvons le retrouver dans une heure soit à 10h. Finalement il nous répondra que n’ayant pas eu de réponse de notre part avant il est déjà parti à cheval. Un peu déçus de la tournure des évènements nous partons vers d’autres aventures, direction Bisbee. Nous arrivons vers 11h45 à la mine de cuivre de Bisbee. David prend trois places pour lui et les enfants pour visiter la mine. Pour ma part je préfère rester les pieds sur terre sans me retrouver entouré de plusieurs mètres de roches. Je les accompagne alors lorsqu’ils partent pour leur visite. Ils sont bien équipés : chasubles couleurs flashy, casque et chacun sa lampe torche. Je les vois alors partir sur un petit train juste le temps de prendre une dernière photo et c’est parti.

Ils reviendront ravis de leur visite de la Copper Queen Mine. Tout s’est bien passé, les enfants se sont bien amusés. Nous prenons alors un petit casse-croute. Bruno, notre cow boy Manceau, nous rappelle et nous propose de venir chez lui si nous le souhaitons. Le temps d’arriver, il est déjà presque 17h. Nous passerons par une mine à ciel ouvert vraiment très impressionnante !! La profondeur et la largeur du site sont à couper le souffle.

Lorsque nous arrivons à l’entrée du chemin qui mène chez Bruno nous mesurons alors ce que veut dire le mot isoler. Nous empruntons un chemin de terre qui devient de plus en plus chaotique pour finalement nous arrêter devant une énorme crevasse. Notre sauveur arrive à ce moment-là avec sa voiturette tout terrain. Il indique à David comment passer et me fait monter dans sa voiture, les enfants demandent avec beaucoup d’enthousiasme si ils peuvent venir aussi et finalement nous laisserons David avec Franklin. Quelques mètres plus tard nous arrivons face à cette maison rouge au milieu de ce paysage de rêve. Nous sommes entourés de ces grandes plaines désertiques et au très loin nous voyons ces chaines de montagnes qui semblent former des remparts tout autour de nous. La vue est splendide. Nous allons faire connaissance avec ses chevaux. Ils sont tous dans des enclos à ciel ouvert, calmes et imperturbables.  Nous passons pas mal de temps dehors mais il commence à faire très froid, le vent s’est levé et le soleil n’est plus là pour réchauffer notre peau, et nos joues glacées commencent à rosir.

Bruno nous invite gentiment dans sa maison et nous resterons dîner chez lui. Bruno est un cowboy et un cowboy ça ne fait pas à manger, alors avec ce que nous avions sous la main pour manger c’est parti pour une purée de carottes pommes de terre avec nos cordon bleu congelés. C’est drole de faire la cuisine chez quelqu’un que tu ne connais que depuis quelques heures. Sa maison est assez grande, la déco est sympa surtout sa collection impressionnante de chapeaux. Nous parlons de la vie ici, de ses dangers comme les rattlesnakes, de son histoire, de ses problèmes comme l’isolement ou encore les relations difficiles avec les Américains.

Nous dormons sur son terrain et nous pourrons à nouveau entendre les coyotes. Ça devient une habitude pour nous maintenant.

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