Dimanche 30 mars
Lever à 6h, petit déjeuner express et direction la gare d’autobus. Nous avons réservé il y a deux jours des places de bus via un numéro WhatsApp d’une compagnie de transport qui doit nous amener à Puerto Tranquilo. Nous avons lu beaucoup de commentaires à propos de ces transports dont certains disent que parfois les bus ne passent pas ou ils partent plus tôt et surtout qu’il ne vaut mieux pas les louper car sinon tu attends deux jours de plus car ils passent seulement les dimanches, mardis et jeudis. Et nous on ne va pas rester une journée de plus dans cette ville. Alors nous arrivons les premiers à la gare routière, il est 7h15 et nous voulons nous assurer que s’il passe nous pourrons monter dedans.
Au fur et à mesure que les voyageurs arrivent, on reconnaît encore quelques têtes que nous avons croisées aux endroits précédents. Mais je dois dire que depuis que nous avons changé de cap et décidé de passer par le Chili il y a beaucoup moins de touristes.
Finalement le bus arrivera à 7h45 et nous sommes les premiers à monter. Dans la peur de ne pas avoir de places nous n’avions pas mis nos housses de transports et c’est vraiment dommage car la soute est une horreur!!😱
Nous pensions en avoir pour 3h de bus mais ce fut 5h. Un dépaysement total loin des bus de luxe des bobos en Argentine!! Un vrai bus local!! Celui qui fait toute sorte de couinements dus à l’usure ou aux changements de vitesse qui ne passent pas. Celui qui a des odeurs de gasoil. Celui qui passe du chaud 🥵 au froid 🥶 en deux minutes. Celui qui prend des passagers au milieu de nulle part où même l’abri bus n’existe pas et qui montent avec une centaine d’œufs à peine emballés et déposés à l’arrache dans le bus. Celui qui s’arrête en plein milieu de nulle part pour laisser partir quelqu’un livrer un colis dans une forêt pendant que nous l’attendons sagement. Celui qui vous fait découvrir des paysages incroyables où se mélange des couleurs bleu glacier, vert émeraude, doré ou encore le blanc de la neige immaculée. Mais surtout celui qui prend des routes de l’extrême où les virages peuvent être mortels, où les rochers peuvent tomber à tout moment, où les précipices n’ont pas de barrière de sécurité, où les descentes et les montées ressemblent à des montagnes russes 🎢!! Bref un voyage dont on se souvient toute sa vie tant il nous aura marqué.
Après toutes ces émotions à croire que nous ne sommes pas rassasiés, nous embarquons pour 2h30 de bateau. Nous avions prévus de faire une sortie pour voir les caves de marbre demain mais apparemment le temps ne sera pas de la partie. Comme il fait un soleil radieux nous décidons d’embarquer pour 15h. La dame nous indique un resto qui s’avérera être un super conseil. Nous avalons en vitesse notre bon repas et nous voilà quelques minutes plus tard déguisés en bibendum!!! Doudounes, poncho de pluie fournis par l’agence et gilet de sauvetage!!🛟 Autant dire la classe à Dallas.
Le repas encore bien présent dans l’estomac, puisque nous venons de sortir de table, le commandant de bord met les gaz avec notre coquille en résine qui file à toute berzingue et qui vole au dessus des vagues de cet énorme lac. S’ensuivent des cris aigus de femmes lorsque le bateau décolle et semble ne plus vouloir toucher l’eau. Et c’est, crispées, que mes mains serreront fort la barre devant mon siège lorsque mes fesses viennent taper le rectangle dur qui me sert de siège, quand le bateau retombe avec fracas dans le creux des vagues 🌊.
Finalement nous arrivons dans des endroits plus calmes et nous profitons encore avec plaisir de ces merveilles qui nous sont données de voir. La couleur de l’eau est à coupée le souffle, les montagnes sont magnifiques et les grottes de marbre juste magiques.
Après en avoir eu plein les yeux il est déjà temps de repartir et d’affronter à nouveau les vagues encore plus déchaînées qu’à l’aller. Les garçons rigolent et en redemandent mais moi j’ai hâte de toucher la terre ferme.
Ce soir mon corps et ma tête sont épuisés mais mon cœur est comblé.
Lundi 31 mars
Repos dans nos lits en mode on a la flemme de se lever mais cela aura été de courte duree. Une sirène retentit celle de l’alarme que l’on n’aime pas entendre !! Tout le monde à moitié endormi dans son lit se redresse et écoute très attentivement ce son anxiogène sans savoir quoi penser. David dit tout haut ça c’est pas normal !! c’est à ce moment la que tout le monde bondit hors de son lit et commence à s’habiller et rassembler ses affaires. David sort voir le proprio qui a une habitation sur le terrain. Il le croise en train de réparer quelque chose sur sa voiture et demande à David de patienter un moment. Cest à ce moment là qu’il se dit que ce ne doit pas être grave car sinon il ne le ferait pas patienter.
David revient en mode tranquille et nous explique que cette sirène cest celle effectivement de l’alerte mais elle sonne ainsi tous les midi et oui car il est déjà midi et finalement il était grand temps de se lever. Pas de tsunami en vue ouf!!! On respire car on était un peu en apnée tout ce temps et on rigole de la situation.
On profite du temps qui nous reste pour réserver notre vol pour Santiago depuis Balmaceda ainsi que notre logement. Et David tente d’organiser le rapatriement du sac de couchage et de la moustiquaire que Mélissa a oublié à Chile Chico mais ce n’est pas simple. On prépare notre départ pour demain.