53/ Les missions expéditions des Joyeux.

Vendredi 19 octobre (suite)

Le problème avec les grandes villes c’est qu’elles ne sont pas du tout RV friendly. Du coup c’est toujours un peu compliqué de trouver des endroits où dormir, des stations de vidanges et de recharge d’eau en dehors des campings qui eux coûtent alors une blinde !!!

Du coup on trouve toujours des endroits un peu moins chers mais souvent il faut faire un peu de kms. Nous voilà alors arrivé après la ville de Sausalito, au nord de SF où nous espérons trouver une dump station dans un RV park. Malheureusement il n’y en a pas ou alors elles sont fermées. Nous perdons un temps fou et la nuit est déjà tombée. Vu le temps déjà perdu, un petit détour sur la route pour jouer à Megamillions (équivalent de l’Euromillions chez nous) ne changera pas le problème. Puis nous décidons donc de nous rendre dans un state park comme prévu initialement, nous avons vu sur un site qu’ils avaient une dump station.

Juste à la sortie de la ville, nous verrons notre premier coyote. Endroit peu commun pour voir ce type d’animal mais nous lirons que cela devient un peu problématique pour la ville de SF qui se voit un peu envahit par ce chien sauvage.

Commence alors notre longue route harassante vers notre dump station. Nous ne savions pas mais en fait nous montons des montagnes avec des routes en lacets et qui plus est dans une foret. Nous verrons notre deuxième coyote, puis des biches. Mais nous ce que nous voulions par-dessus tout c’était notre dump station. Alors, nous étions comme des c*** lorsque le GPS nous indiqua que nous étions arrivés mais que nous étions au milieu de nulle part. Nous avions passé une ville minuscule après deux bonnes heures de route de merde et pas de dump. Nous essayons avec un autre GPS qui nous indique que l’endroit recherché est à 20 minutes de là où nous sommes, mais il faut rebrousser chemin !! Nous prenons donc à nouveau cette route de m**** pour enfin arriver dans ce trou du cul paumé de campground d’état. Oh surprise il indique Full donc déjà l’éventualité, de dormir ici après notre périple fatiguant, est nulle. Ok ,demandons pour la dump tout de même. What ?!? J’ai pas du bien comprendre. Tu peux répéter ?? Tu es en train de nous dire le plus simplement du monde, à nous qui nous sommes tapé une route de m**** (oui, encore une fois, car elle l’était vraiment !!) qu’il n’y a pas dans ce camping, de dump station ????

Comprenant surement l’ampleur de l’effet qu’aura eu sa réponse en voyant nos visages se décomposer, le ranger nous indiqua calmement que l’on pouvait tenter notre chance dans un camping privé non loin de là. Deuxième effet kiss cool, lorsque l’on réalisa que l’endroit en question était tout près de là où l’on s’était arrêter la première fois avec le GPS, alors que nous cherchions à l’époque bien le camping où nous étions en ce moment !!!!! De quoi devenir fou, complètement DINGO !!!

Il y a alors un troisième effet kiss cool, celui de la perte d’espoir de trouver un jour une dump station. Surtout qu’il est presque 20h et que nous devons encore pour la énième fois faire retour arrière et de ne pas être assurés que le camping soit ouvert ou encore que l’on nous refuse d’utiliser la dump station !!!!

Encore une fois sur notre route préférée avec la fatigue qui commence à se ressentir. Nous trouvons alors le camping. Nous rentrons et nous dirigeons vers le bureau d’accueil mais malheureusement, le cauchemar continue, puisque le bureau est fermé !!! Il fait nuit noire, nous sommes garés à l’entrée du camping et nous n’avons pas parcouru tout ce chemin pour rien !!!!

C’est là que commence l’histoire des vrais mohicans qui ne voulaient pas perdre la bataille !!! Tels des bons romanos nous entrons à l’intérieur du camping, tous sur le qui-vive afin de trouver la dump station. Pas très fiers d’être ici alors que l’on n’a rien à y faire, nous progressons un peu plus à l’intérieur du camping quand : Hourra !!! La dump station apparut.

Mais rien n’était encore gagné !! Déjà parce que dans certains campings elle peut être cadenassée ou encore parce qu’il ne fallait pas se faire pincer. Tels des voleurs de grands chemins, nous laissons les enfants dans le noir à l’intérieur du camping-car et nous sortons avec la lampe torche du téléphone de David. Le cœur un peu rapide, nous constatons que la dump est ouverte. Nous essayons alors d’œuvrer sans bruit et le plus rapidement possible pour ne pas se faire piquer !! J’avoue ne pas être fière de la situation mais estime quand même ne pas pouvoir lâcher l’affaire car on en a assez chié comme ça pour rentrer bredouille. Alors nous continuons la manœuvre.

Après avoir mis le tuyau et ouvert les vannes : la boulette !!!!! Dans le noir on n’y voit pas grand-chose et le tuyau se désadapte laissant notre vidange se déverser sur le sol. Oh P***** !! (Encore des gros mots). On rétablit la situation mais cette bourde vient ajouter encore un peu plus de stress surtout lorsque je noterai la présence d’une bonne femme nous épiant avec la cigarette au bec. Merde !! Prions pour qu’elle ne fasse pas parti du camping. Vite rechargeons la cuve d’eau pour pouvoir filer. Les enfants observent le manège et la pensée qu’un jour ils repenseront à tout ce cirque arrive à me faire sourire même si je ne suis pas dans une position des plus confortable. Allez, cuve, remplie-toi vite !!!

Ça y est on commence à ranger les tuyaux quand je vois la porte d’un mobile-home s’ouvrir juste à quelques pas de la dump. Un monsieur laisse sortir sa tête de derrière la porte, je baisse alors immédiatement les yeux feignant de ne pas l’avoir vu et lance à David, les dents serrées, tel un ventriloque, de se magner !!! Nous jetons les tuyaux dans les trappes du camping-car, courons jusqu’à nos portières de voiture, nous jetons a l’intérieur et Franklin démarre au quart de tour (cette fois ci 😉 ). Le monsieur du mobile-home se trouvant alors pratiquement à notre portée, nous partons sur les chapeaux de roue dans le sens inverse de la route du camping. Quelques bosses plus tard nous atteignons l’entrée par laquelle nous étions venus et sortons de l’enfer !! Mission accomplie !! Nous pouvons alors enfin respirer.

Après toutes ces émotions l’aventure n’était pourtant pas encore terminée. Fallait-il encore trouver une place pour dormir. Nous roulons encore pendant un petit moment voulant atteindre une place répertoriée sur une application de camping caristes. Mais vraiment pas de chance aujourd’hui, la place est vraiment nulle, nous ne nous voyons pas dormir ici. Nous voilà repartis vers une autre destination. Nous passons alors juste à côté d’un lagon que nous ne pouvons malheureusement pas voir car il fait nuit noire. Un peu frustrant tout ça. Nous arrivons enfin au point indiqué, ce n’est pas terrible mais cela fera l’affaire et puis demain je me réveillerais avec une belle vue en hauteur donnant sur le lagon, cela me console….

Samedi 20 Octobre

Bonne fête Maman !!!

Cette nuit, nous avons entendu les cris et hurlements des coyotes. Nous sommes garés sur un parking de départ de randonnées. Il y a déjà pas mal de monde lorsque nous nous réveillons. Je m’empresse alors de soulever mon rideau pour admirer la vue… Dommage !!! Je ne vois que dalle !! Un épais brouillard nous entoure et nous empêche de voir quoi que ce soit.

Nous prenons notre petit déjeuner tranquillement, puis allons-nous promener malgré le brouillard. Lorsque nous commençons la promenade, le brouillard semble vouloir se lever. Nous allons sur un petit chemin qui mène à la côte et nous amène à un grand arbre digne d’un décor de film avec une balançoire en bois accrochée avec des cordes. Les enfants s’amusent un peu, le vent nous laisse voir des bouts d’océan mais le brouillard revient sur les terres jusqu’à ce que nous soyons complètement entourés. Nous continuons la balade et descendons dans une grande forêt qui semble très ancienne. Les arbres semblent tous réunis avec leurs branches toutes enchevêtrées. Puis nous arrivons sur une route !! Ah bon ok… On ne pensait pas arriver sur une petite station balnéaire !!

Petite pause déjeuner dans un petit restaurant sympathique, petite balade digestive sur la grande plage de sable. Nous repartons vers Franklin, remontons la forêt mystérieuse et nous retrouvons en haut de la colline avec une vue magnifique sur le lagon !! Enfin !! Je l’aurai finalement vu mon lagon !!

Nous continuons le chemin et restons bouche bée en entendant le cri du coyote que l’on voit ensuite courir au loin. Petite photo pour finir la journée randonnée puis c’est reparti sur les routes pour retrouver notre parking à San Francisco.

Arrivé pratiquement à San Francisco, après avoir pris une route encore plus compliquée qu’à l’aller, nous allons mettre de l’essence. Lorsque nous aurons atteint Sausalito pour nous promener David se rappela qu’il avait oublié son bouchon d’essence à la station. Allez nous repartons !!!

Arrivé la deuxième fois à Sausalito, les enfants veulent faire du vélo mais le soleil se couchant il commence à faire frais et le vent souffle fort. Finalement on décide de se rapprocher du centre ville et là la vraie galère, on se retrouve dans des rues supers étroites, avec des pentes vertigineuses, par moment Franklin a l’arrière qui frotte. Bref cela vaut une petite engueulade qui traduit bien la fatigue. Finalement j’irai à un distributeur avec Mélissa, David attendant dans le camping car car nous ne pouvons même pas nous garer dans cette ville. Allez on rentre !!

Ce soir nous avons des jeunes qui mettent un peu le bazar à côté de nous sur le parking. Ils mettent la musique a fond dans leur campings car, se mettent à gueuler dehors. Pour la première fois on est dérangé et devinez quoi : c’est des Français !!!

 

Dimanche 21 Octobre

Aujourd’hui nous avons décidé que nous irions voir le cable-car puis nous partons. Surtout que le brouillard est épais ce matin. Nous allons nous garer au parking de la marina qui est gratuit la journée puis nous prenons les vélos. Nous longeons la cote et arrivons au niveau des quais. Comme par enchantement le brouillard s’est complètement levé faisant place au soleil. Nous nous arrêtons toutes les cinq minutes pour aller voir les différentes attractions dont une qui nous apprend à faire des nœuds marins. Nous arrivons ensuite dans la partie plus touristique avec les différents magasins alors on doit lâcher les vélos pour continuer. On retourne voir les phoques et l’on s’en prend encore plein les narines !! Ils sont toujours aussi nombreux. Je lis que leur score a explosé en 2008, l’année où nous y étions allés.

Nous faisons les magasins et nous en dévalisons un où nous trouvons des trucs super chouette à des bons prix. Il faut savoir se faire plaisir dans la vie…. Après avoir fait chauffer la carte bleue dans le magasin, on fait chauffer la carte bleue au Hard Rock Café. Nous y avons bien mangé mais il fallait être motivé pour y aller car nous avons eu un petit délai d’attente avant de pouvoir nous installer.

Bon bah pour des gens qui devaient juste aller au cable-car et partir, on est pas très en avance. Nous reprenons nos vélos et roulons pendant un petit moment dans le centre ville pour rejoindre le départ du cable-car. Nous laissons nos vélos, achetons nos tickets et c’est parti pour un tour !!!

Le chauffeur n’est pas aimable du tout, il crie sur les passagers si ils ne respectent pas les règles, il crie sur les conducteurs de voiture, répond à peine aux passagers qui posent des questions sur les arrêts… Mais nous, il nous fait bien marrer !!!

Arrivés au terminus tout en bas de la ville nous rejoignons alors la station pour repartir car il commence déjà a se faire tard. C’est là que nous attendrons des plombes car il y a beaucoup de monde. On se les caille grave car le soleil est déjà bien bas et nous sommes en plein courant d’air. Lorsque nous arriverons à nos vélos, il fait déjà nuit. Nous traversons la ville puis les quais puis nous arrivons sur une plage que nous longeons et vient alors le parc que nous devons traverser. Le problème c’est qu’il est tard, qu’il fait nuit noire, qu’il n’y a pas de lumière et en plus il y a une cote impossible à faire en vélo. Nous voilà tous les quatre à traverser ce parc, Mélissa ne pouvant même pas faire avancer son vélo tellement la pente est rude. Je commence à faire rouler les vélos, un dans chaque main, puis David me relaiera. Tout le monde est un peu fatigué et lorsque nous sommes dans des situations pas faciles j’aimerai que l’on m’écoute. J’explique à Melissa de rester entre son frère et moi car on ne voit rien et que cela en vaut pour sa sécurité mais la pauvre petite mère est épuisée et ne respecte pas toujours les consignes. Avec du recul c’est facile à expliquer mais lorsque vous avez peur de pouvoir être en danger, je me suis mise pas mal à gueuler….. Au moment où nous pouvions remonter sur les vélos Mélissa avait peur car on ne voyait quasiment rien. Je suis passée devant avec la lampe torche du téléphone , Damien à coté et Mélissa et David derrière. David non plus n’est pas très patient lorsqu’il est fatigué. Mélissa devra encore prendre un peu sur elle car on lui en demande encore beaucoup aujourd’hui. Nous faisons alors une big descente dans le noir mais pas question de perdre du temps dans se parc. On se rapproche enfin du centre ville qui nous éclaire à nouveau. Les derniers mètres se feront dans la marina. Nous applaudiront Mélissa lorsqu’elle arrivera et la féliciteront pour son courage. Elle ne se démonte pas et dit : « Allez on va tous trinquer pour moi car je le mérite bien !!! ». Alors ce soir on sort les verres en plastiques et les noix de cajou pour trinquer à cette super journée bien fatigante avec une fin un peu stressante. Et nous trinquerons aussi à nos deux champions à qui l’on fait vivre parfois des moments qui peuvent être éprouvants.

Nous retournons à notre parking habituel pour la nuit.

2 commentaires sur “53/ Les missions expéditions des Joyeux.

  1. Superbe cet arbre, vraiment trop beau. Cela fait bizarre de revoir des photos de SF , de t’entendre raconter Sausalito , Pier 39 et le câble car… papa avait donné des bouchons d’oreilles au pauvre monsieur mécanicien qui avait les oreilles cassées par le bruit du câble car il a 10 ans. Ce qui nous avait permis de faire le trajet retour sans se payer la file d’attente. Gros bisous

  2. Pauvre petite mère !!! Super Mélissa tâta est fière de toi mais attention quand même à écouter maman et papa
    Damien s’éclate à chaque excursion c tip top ses sourires gestes et faciès super
    Trop fière de vous tous les ricains
    mais tellement hâte de vous voir en vrai et de continuer à lire vos périples c dur de choisir
    Des bisous à très vite pour de nouvelles aventures
    C pas facile de tout lire d’une traite 😉

Les commentaires sont fermés.

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