113/ Les Everglades (partie I)

Mercredi 10  avril :

La nuit s’est très bien passée, mais il est vrai qu’avec l’incident d’hier, tout le monde a eu un peu de mal à s’endormir. Nous apprendrons que les alentours de Miami sont un peu malfamés. Les cambrioleurs ont dû repérer les gens à l’aéroport et les suivre jusqu’au magasin pour tout leur voler. Il y a donc beaucoup de vols dans cette région malheureusement.

Après le petit déjeuner, je souhaite tout de même faire un tour dans ce magasin où l’on trouve toutes sortes de produits qui ont un rapport avec l’Etat dans lequel on se trouve ou un rapport avec les Etats-Unis.

Les enfants souhaitent y aller avec moi mais il n’est bien évidemment pas question que l’on laisse notre Franklin sans surveillance, c’est alors David qui s’y colle. Puis nous y retournerons avec David pour acheter quelques bricoles (casquette Florida, casquette Mermaid pour Mélissa, un bloc note et un stylo).

La matinée est déjà bien entamée, nous faisons route vers les Everglades !! Nous avons beaucoup de chance car le beau temps est revenu et a chassé l’énorme orage d’hier.

Arrivés au visitor center « Ernest F.Coe », nous prenons toutes les informations utiles, nous regardons le film sur le parc, et nous nous baladons juste aux alentours. Il y a un petit lac et le ranger nous dit de bien observer et de ne pas faire de bruit. En effet, nous constatons la présence de maman alligator dans l’eau, et nous voyons ses petits un peu plus loin sur la berge. Nous pouvons nous approcher assez près mais le ranger veille à ce que tout le monde garde ses distances pour ne pas les importunités et ne pas déclencher la colère de maman alligator…

Il fait une chaleur de dingue et nous avons un grand soleil. Nous voulions faire une photo avec le panneau du parc que nous avons loupé en arrivant mais nous décidons de la faire lorsque nous ressortirons du parc. Nous ne sommes pas en avance alors il ne faut pas traîner. Nous partons vers notre campground  Long Pine Key Campground  où nous rencontrerons, en chemin, un alligator qui fait bronzette, nous nous arrêtons pour le saluer bien sûr !

Notre emplacement au camping est super sympa, l’endroit est joli et en plus il n’y a vraiment pas grand monde !! Par contre il est vrai que la chaleur est un peu étouffante. Nous nous préparons un petit barbec en guise de déjeuner, notre séjour aux Everglades commence bien ! Nous restons un peu dans le camping-car même si nous n’avons pas la clim !! Car nous avons remarqué tout de même la présence de quelques moustiques. C’était un peu notre crainte car lorsque nous avions réservé nos campings il y a quelques jours, nous avions lu beaucoup de commentaires de campeurs contant leurs mésaventures avec les moustiques dont certains campings en étaient infestés.

Après avoir observé et photographier (surtout Mélissa) notre oiseau tout rouge : le cardinal, il est tout de même temps de se bouger, nous sortons les vélos et faisons une balade, mais nous  arrivons rapidement sur une route, pas cool ! Nous rebroussons chemin en quête d’une autre piste. La carte n’est vraiment pas terrible, on se trompe, on ne trouve pas l’autre sentier. C’est à ce moment-là, où nous sommes arrêtés au milieu de nulle part, perdus, que nous rencontrons un ranger. Nous en profitons pour lui demander de l’aide. Il nous indique alors ce que nous pouvons faire à vélo c’est-à-dire pas grand-chose dans les alentours. Il nous conseille également des choses à faire dans le parc puisque nous y restons encore quelques jours. Au fur et à mesure que le Ranger parle, j’ai comme une impression de l’avoir déjà rencontré… Puis la mémoire de son visage et de ses mimiques me ramènent vite dans un voyage dans le temps. Je nous revois encore il y a quelques mois (au mois de septembre très exactement) lorsque nous étions au Glacier National Park. Ce jour-là, nous étions à côté du lac Mc Donald qui était entouré par des feux de forêt. C’était notre période un peu stressante où nous étions en train de fuir les feux sauvages. Nous assistions à une présentation faite par un Ranger sur les ours bruns et les grizzlys. Les enfants avaient pu toucher les peaux, les griffes, les crânes des deux différentes bêtes. Nous avions beaucoup appris et le Ranger était vraiment fun. Ça y est !! C’était lui le Ranger… Je me lance alors pour lui poser la question et il me répond avec étonnement que Oui ! C’était bien lui ! Il vient juste d’être embauché aux Everglades mais avant il travaillait pour le parc Glacier.

Nous étions perdus, et nous tombons sur ce Ranger ; la vie est parfois (même souvent) pleine de surprises. On continue alors de parler un peu avec lui, il nous explique ce qu’il fait dans le parc (il a surtout un job d’éducation et sera amené à travailler avec des écoles), on remet à l’eau ses algues qu’il vient d’observer dans son labo et on fait une photo tous ensemble. Puis finalement, on choisit de  laisser les vélos pour suivre son conseil et faire une petite marche à côté.

La marche sera de courte durée car on ne supporte pas trop de se faire dévorer par les moustiques. Nous ferons tout de même la rencontre avec un gros crapaud vraiment très laid, un oiseau cardinal et un escargot blanc Tree Snail qui est extraordinairement rare car il n’existe nulle part aux Etats Unis, à part aux Everglades … On reprend nos vélos, on rentre pour aller prendre une bonne douche aux sanitaires.

C’est les filles qui commencent !

Lorsque l’on aura fini, la nuit commence à tomber et à peine la porte des sanitaires refermée les moustiques sont déjà là !! Assoiffés de sang !! C’est alors que commence les attaques musclées de ces énormes insectes qui ne nous laissent aucun répit. Nous ne faisons pas le poids et le seul choix qui s’offre à nous : COURIIIIIR !!! Courir TRES vite !! Les garçons sortiront alors beaucoup plus couverts que nous malgré la chaleur humide et étouffante. Et une fois de plus ils oublieront leur lampe torche comme à Oscar Scherrer !! Ils en empruntent une à des campeurs qui ne sont pas loin des sanitaires.

Impossible alors de faire un barbecue ce soir !! Les moustiques sont là, plus que jamais !! On se barricade et malheureusement pas d’électricité… donc pas de clim !!

Jeudi 11 avril :

Malgré la chaleur, nous avons bien dormi, il n’y a aucun bruit à part celui des animaux. Nous nous sommes levés assez tôt car la journée s’annonce chargée. Nous avons envie de voir plein de choses !! Le soleil nous accompagne encore aujourd’hui et il a l’air encore plus méchant qu’hier !! C’est : casquettes obligatoires et ne pas oublier de bien boire !!

Arrivés au visitor center, Royal Palm, qui se trouve quasiment juste à côté de notre campground, nous sommes surpris par la présence de grands oiseaux noirs qui semblent coloniser le parking. En s’approchant nous comprenons alors que ce sont d’énormes vautours. Ils sont très nombreux dans les arbres, sur les pelouses, mais aussi sur les voitures et les camping-cars. Nous apprenons que ces énormes bêtes ne devraient pas être déjà là. Normalement ils arrivent aux Everglades bien plus tard mais surement à cause du réchauffement, ils sont déjà présents et bien motivés à bousiller le caoutchouc du joint des voitures et des camping-cars.

 Après s’être garés un peu plus loin afin d’éviter que Franklin ne se fasse dévorer par ces immondes oiseaux, nous faisons chemin vers Anhinga Trail. Il fait une chaleur de plomb !

On fait le trail en plein cagnard mais cela vaut vraiment le coup. Dès les premiers instants où l’on pose nos pieds sur ce chemin en bois nous observons déjà des créatures époustouflantes. Tortues, libellules, sauterelles, poissons, oiseaux qui nagent, bébés alligators, alligators, plusieurs espèces d’oiseaux cohabitant avec cette faune féroce. C’est vraiment étrange toute cette diversité, concentrée en un seul endroit, si petit, car le chemin fait seulement 1.5miles. On dirait l’arche de Noé des Everglades. Il y a un passage super sympa où nous marchons au-dessus des animaux et de l’eau. Nous voyons des alligators juste en dessous de nous en train de nager, de se faire dorer la pilule ou encore attaquant une pauvre grenouille, qui n’aura aucune chance d’échapper, à l’énorme gueule venant l’engloutir vivante. Les hérons quant à eux vivent au milieu des alligators, c’est un peu surprenant de les voir postés dans l’eau à seulement quelques centimètres de ses énormes reptiles. Le paysage est magnifique. Cette étendue d’eau, où l’on peut observer tellement d’animaux différents en train de nager, est recouverte de nénuphars. Nous restons alors un moment, là, à contempler ces grosses et petites bêtes, fascinés de pouvoir les voir d’aussi près. Mais le soleil ardent ne nous laisse pas de répit et il est temps de retrouver Franklin pour continuer notre route.

Nous empruntons alors presque la seule route goudronnée du parc. En effet celle-ci traverse les Everglades et nous amène à différents endroits comme des départs de trail. Nous arrivons donc à notre prochain arrêt :

Pa-hay-okee

Nous resterons très peu de temps. Premièrement parce que le chemin n’est pas très long. Et deuxièmement parce que la présence d’un gros insecte noir, ressemblant à une grosse mouche croisée avec une guêpe faisant un bruit de bourdon, ne nous rassure pas du tout. Et malheureusement cette grosse bête est présente en masse à cet endroit. Nous resterons alors un court instant devant les herbes grasses puis arriverons aux pas de courses à la sortie. De plus nous sommes à la fin de la saison sèche, qui a lieu de novembre à avril, alors le niveau de l’eau est vraiment très bas. Nous arrivons au camping-car un peu cramoisi, nous reprenons la route principale et profitons de ce court moment pour mettre la clim, histoire de nous rafraîchir un peu et de nous restaurer. Nous arrivons alors à notre troisième chemin où nous pourrons entendre le bruit des aligators

Mahogany Hammock Trail

On part alors sur un chemin beaucoup plus long que le précédent. On a chaud, on a très chaud !! Nous arrivons alors dans une jolie forêt où nous voyons pleins de lézards. La chaleur semble atteindre les enfants qui jouent au maître qui promène son chien. Dans le rôle du maître je vous présente Mélissa et Damien nous interprètera avec talent le chien. Nous avons alors le droit à une fidèle représentation du maître qui promène son chien pour aller faire ses besoins. Je vous laisse imaginer la scène qui se déroule devant nos yeux (et ceux des spectateurs qui ont la chance d’être présent sur ce chemin avec nous pendant ce jeu d’acteurs si talentueux) avec un certain respect du détail sous toutes ses formes. Bref il est temps que nous nous dirigions vers notre camping.

Après avoir repéré notre emplacement et avoir profité quelques minutes de l’électricité, donc de la clim nous allons faire un tour au visitor center qui malheureusement sera fermé. Nous nous baladons aux alentours. Nous sommes alors surpris de voir, au milieu des quelques petits bateaux présents dans le port, des lamentins. Nous les trouvons tous regroupés à un endroit et comprenons vite pourquoi. En effet un ranger arrive vers nous l’air mécontent et nous explique que quelqu’un ouvre régulièrement un robinet d’eau douce qui vient se déverser dans le port. Il nous explique que s’est formellement interdit et que l’on risque une amende de 5000$ pour nourrir les animaux sauvages. Nous continuons notre petite promenade autour de ce minuscule petit port et observons alors notre premier crocodile qui est alors en train de nager dans l’eau. Pas le moment d’aller piquer une tête, même si la chaleur harassante nous pousserait bien à le faire. Nous sommes alors super contents d’avoir pu faire sa rencontre car l’American Crocodile est très difficile à voir. On prend alors un peu de temps pour le contempler. Il ira sur la berge d’en face pour se faire dorer la peau au soleil. On ne peut pas dire qu’il soit joli pour tout avouer il est vraiment très moche avec toutes ses dents qui lui sortent de la bouche.

Nous repartons alors au camping où nous resterons sagement à l’intérieur avec notre clim. Nous ne sommes pas très clim mais là c’est pas possible de faire autrement !! Surtout qu’ici les moustiques sont tellement gros et en quantité impressionnantes qu’on ne prendra pas le risque d’ouvrir nos fenêtres.

Le soir je regarde les étoiles par la fenêtre arrière du camping car, qui se trouve juste au-dessus de ma tête et j’aurai la chance de voir deux étoiles filantes.

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